UAA6 : dépasser la paraphrase et relater son expérience d’une chanson francophone

UAA6 Premier exercice : relater son expérience de l’audition d’une chanson francophone

  • Choisir une chanson francophone.
  • S’en imprégner pendant plusieurs jours : l’écouter, la réécouter – pourquoi ne pas la chanter…
  • Prendre des notes sur la matière dont elle retentit intérieurement (voir les zones intérieures ci-dessous). Être attentif à tous les aspects d’une chanson : texte, mélodie, manière d’interpréter (voix, ton, rythme, jeu de scène si la chanson est regardée à travers un clip, une vidéo…)
  • Rédiger une synthèse écrite de 140-160 mots mots qui relate son expérience de cette chanson, qui relate la manière dont elle a retenti en soi.
  • Ne pas oublier de donner les références de la chanson : titre, interprète, auteur, compositeur, année.
  • Si c’est possible, recopier l’url d’un lien vidéo intéressant de la chanson (ou d’un lien audio)
  • Si l’on envoie le travail sous forme d’un document Word (.docx) ou Libre Office (.odt), copier-coller les paroles de la chanson si elles sont accessibles sur le web.
 
 

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UAA6 : les zones intérieures à faire résonner

« Écoutez bien, ne toussez pas et essayez de comprendre un peu. C’est ce que vous ne comprendrez pas qui est le plus beau, c’est ce qui est le plus long qui est le plus intéressant et c’est ce que vous ne trouverez pas amusant qui est le plus drôle.  »

Paul Claudel, ouverture du Soulier de Satin

旅に病で / 夢は枯野を / かけ廻る

tabi ni yande/yume wa kareno wo/kake meguru

malade en chemin
en rêve encore je parcours
la lande desséchée

Dernier haiku de Matsu Basho (1644-1694)

Un texte littéraire va provoquer chez le lecteur une résonance plus profonde qu’un texte ordinaire. Tout le défi de l’UAA 6 est de rendre compte, de relater, le plus richement possible, cet effet que la lecture d’un texte aura provoqué en nous.

Même si l’on n’a « rien compris »…

Il ne s’agit pas en effet de simplement paraphraser le texte (se contenter de redire en d’autres mots ce qu’il dit).

Il faut aller plus loin… et synthétiser tout cela dans un texte qui relate cette expérience de lecture…

 

Ces « zones » intérieures où retentit l’œuvre…

Le texte littéraire (comme les autres types d’œuvres d’art) va résonner dans nos zones intérieures, y avoir un retentissement.

Un peu, dit le poète Paul Claudel à propos du haiku japonais (genre poétique de trois vers : 5, 7 et 5 syllabes), comme fait un petit caillou lancé dans l’eau : il va provoquer autour de lui des cercles qui s’élargissent… d’abord précis, puis plus souples, plus nuancés, moins précisés… jusqu’à l’infime…

Quelles sont ces « zones intérieures » ?

  • L’intelligence, l’intellect : l’œuvre va nous donner à réfléchir (sur nous-mêmes, sur le monde, sur l’être humain, sur tels et tels aspects de l’existence, telles et telles thématiques, questions philosophiques, sociales, etc.)
  • L’affectivité: l’œuvre va provoquer en nous des sentiments, des émotions. Lesquels ? pourquoi ? quelle partie du texte ? ces sentiments vont-ils évoluer ? se contredire ? varier ? etc.
  • L’imagination: l’œuvre va créer dans notre esprit un spectacle intérieur, des images, des impressions esthétiques…
  • La mémoire: et si l’œuvre faisait remonter des souvenirs lointains, perdus, rangés…
  • La volonté: souvent lire une œuvre littéraire, c’est se battre avec le découragement qu’elle peut provoquer… comment nous sommes-nous accrochés ? pour résister à la tentation de l’abandon… pour aller plus loin que la surface… aller plus en profondeur…
  • Le goût: on peut évidemment ne pas avoir aimé, avoir eu du mal… mais tout de même… quel goût positif avons-nous trouvé dans cette œuvre ? à quoi avons-nous un peu tout de même vibré ?… ce qui nous a fait du bien…
  • La volonté profonde: les mystiques parlent d’une « fine pointe de l’âme », d’une zone intérieure la plus profonde de nous-mêmes. Celle où nous sommes vraiment nous-mêmes, uniques, originaux. Une zone que nous laissons souvent s’encombrer de gravats (nous sommes alors en quelque sorte « coupés de nous-mêmes »). Comment cette « fine pointe de nous-mêmes » a-t-elle pu être (r) éveillée par l’expérience de l’œuvre littéraire que nous avons lue ?

Évidemment, dans un tel exercice, il ne s’agit pas de tout relater, de tout dire de ce que l’œuvre a provoqué en nous. Il est des choses trop intimes pour être livrées.

Veillons tout de même à aller suffisamment loin ! Il y a beaucoup à dire. Même si l’on « n’a rien compris » !

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