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Le début du premier chant (traduction François Lamenais)
1. Au milieu du chemin de notre vie, ayant quitté le chemin droit, je me trouvai dans une forêt obscure.
2. Ah ! que chose dure est de dire combien cette forêt était sauvage, épaisse et âpre, dans la pensée cela renouvelant la peur,
3. Si amère elle était, que guère plus ne l’est la mort ; mais pour parler du bien que j’y trouvai, je dirai les autres choses qui m’y apparurent.
4. Comment j’y entrai, je ne le saurais dire, tant j’étais plein de sommeil quand j’abandonnai la vraie voie.
5. Mais, arrivé au pied d’une colline, là où se terminait cette vallée qui de crainte m’avait serré le cœur,
6. Je levai mes regards, et je vis son sommet revêtu déjà des rayons de la planète qui guide fidèlement en tout sentier.
7. Alors apaisée un peu fut la peur qui jusqu’au fond du cœur m’avait troublé durant la nuit que je passai avec tant d’angoisse.
8. Et comme celui qui, sorti de la mer, sur la rive haletant se tourne vers l’eau périlleuse, et regarde ;
9. Ainsi se tourna mon âme fugitive pour regarder le passage que jamais ne traverse aucun vivant.
10. Quand j’eus reposé mon corps fatigué, je repris ma route par la côte déserte, de sorte que le pied ferme était le plus bas,
11. Et voici qu’apparut, presque au pied du mont, une panthère agile et légère couverte d’un poil tacheté.
12. Elle ne s’écartait pas de devant moi, et me coupait tellement le chemin que plusieurs fois je fus près de retourner.
13. C’était le temps où le matin commence, et le soleil montait avec ces étoiles qui l’entouraient, quand le divin Amour
14. Mut primitivement ces beaux astres ; de sorte que bien espérer me conviaient le gai pelage de cette bête fauve,
15. L’heure du jour et la douce saison : non toutefois que ne m’effrayât la vue d’un lion qui m’apparut.
16. Il paraissait venir contre moi, la tête haute, avec une telle rage de faim que l’air même semblait en effroi.
17. Et une louve qui, dans sa maigreur, semblait porter en soi toutes les avidités, et qui bien des gens a déjà fait vivre misérables.
18. Elle me jeta en tant d’abattement, par la frayeur qu’inspirait sa vue, que je perdis l’espérance d’atteindre le sommet.
19. Tel que celui qui désire gagner, lorsque le temps amène sa perte, pleure et s’attriste en tous ses pensers ;
20. Tel me fit la bête sans paix, qui, peu à peu s’approchant de moi, me repoussait là où le soleil se tait.
21. Pendant qu’en bas je m’affaissais, à mes yeux s’offrit qui par un long silence paraissait enroué.
22. Lorsque, dans le grand désert, je vis celui-ci : — Aie pitié de moi, lui criai-je, qui que tu sois, ou ombre d’homme, ou homme véritable.
23. Il me répondit : « Homme ne suis-je, jadis homme je fus, et mes parents étaient Lombards, et tous deux eurent Mantoue pour patrie.
24. « Je naquis sub Julio, bien que tard, et vécus à Rome sous le bon Auguste, au temps des dieux faux et menteurs.
25. « Poëte je fus et chantai ce juste fils d’Anchise, qui vint de Troie, après l’incendie du superbe Ilion,
26. « Mais toi, pourquoi retourner à tant d’ennui ? Pourquoi ne gravis-tu point le délicieux mont, principe et source de toute joie ? »
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Divine_Com%C3%A9die_(Lamennais_1863)/Texte_entier/L%E2%80%99Enfer
Nel mezzo del cammin di nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura,
ché la diritta via era smarrita.
Ahi quanto a dir qual era è cosa dura
esta selva selvaggia e aspra e forte
che nel pensier rinova la paura!
Tant’è amara che poco è più morte;
ma per trattar del ben ch’i’ vi trovai,
dirò de l’altre cose ch’i’ v’ho scorte.
Io non so ben ridir com’i’ v’intrai,
tant’era pien di sonno a quel punto
che la verace via abbandonai.
Ma poi ch’i’ fui al piè d’un colle giunto,
là dove terminava quella valle
che m’avea di paura il cor compunto,
guardai in alto e vidi le sue spalle
vestite già de’ raggi del pianeta
che mena dritto altrui per ogne calle.
Allor fu la paura un poco queta,
che nel lago del cor m’era durata
la notte ch’i’ passai con tanta pieta.
E come quei che con lena affannata,
uscito fuor del pelago a la riva,
si volge a l’acqua perigliosa e guata,
così l’animo mio ch’ancor fuggiva,
si volse a retro a rimirar lo passo
che non lasciò già mai persona viva.
Poi ch’èi posato un poco il corpo lasso,
ripresi via per la piaggia diserta,
sì che ’l piè fermo era sempre ’l più basso.
Ed ecco, quasi al cominciar de l’erta,
una lonza leggiera e presta molto,
che di pel macolato era coverta;
e non mi si partia dinanzi al volto,
anzi ’mpediva tanto il mio cammino,
ch’i’ fui per ritornar più volte vòlto.
Temp’era dal principio del mattino,
e ’l sol montava ’n sù con quelle stelle
ch’eran con lui quando l’amor divino
mosse di prima quelle cose belle;
sì ch’a bene sperar m’era cagione
di quella fiera a la gaetta pelle
l’ora del tempo e la dolce stagione;
ma non sì che paura non mi desse
la vista che m’apparve d’un leone.
Questi parea che contra me venisse
con la test’alta e con rabbiosa fame,
sì che parea che l’aere ne tremesse.
Ed una lupa, che di tutte brame
sembiava carca ne la sua magrezza,
e molte genti fé già viver grame,
questa mi porse tanto di gravezza
con la paura ch’uscia di sua vista,
ch’io perdei la speranza de l’altezza.
E qual è quei che volentieri acquista,
e giugne ’l tempo che perder lo face,
che ’n tutti i suoi pensier piange e s’attrista,
tal mi fece la bestia sanza pace,
che venendomi ’ncontro a poco a poco
mi ripigneva là dove ’l sol tace.
Mentre ch’i’ rovinava in basso loco,
dinanzi agli occhi mi si fu offerto
chi per lungo silenzio parea fioco.
Quando vidi costui nel gran diserto,
«Miserere di me,» gridai a lui,
«qual che tu sii, od ombra od omo certo!»
Rispuosemi: «Non omo, omo già fui,
e li parenti miei furon lombardi,
mantoani per patria ambedui.
Nacqui sub Iulio, ancor che fosse tardi,
e vissi a Roma sotto ’l buono Augusto
al tempo de li dei falsi e bugiardi.
Poeta fui, e cantai di quel giusto
figliuol d’Anchise che venne di Troia
poi che il superbo Ilïón fu combusto.
Ma tu perché ritorni a tanta noia?
perché non sali il dilettoso monte
ch’è principio e cagion di tutta gioia?»