Un koan dans l’école zen du bouddhisme japonais est une question ou une petite histoire énigmatique et aporétique (une aporie est une difficulté logique insoluble, du grec aporia, absence de passage) qu’un maître zen donne à ses disciples pour les aider à atteindre le satori (état bref ou définitif d’illumination, d’éveil – littéralement fait de « comprendre », de « réaliser »).
Le koan permet de devenir un bouddha (un « éveillé ») : il ne s’agit pas de le résoudre mais de s’y laisser dissoudre.
Qui excelle au tir ne touche pas le centre de la cible.
- Le sommet de l’art du tir consiste à tirer sans flèche, avec le vide de la flèche, et à atteindre le centre sans le toucher. Ainsi en va-t-il aussi de celui qui excelle en boucherie : son couteau tranche aux articulations sans toucher le corps de l’animal.
- Quelqu’un de vraiment bon ne cherche pas juste à réussir comme les autres.
- Quel but pour celui qui a déjà touché la cible un million de fois ? la toucher une fois de plus ? L’excellence est un objectif pour celui qui débute, mais n’est-elle pas un frein pour celui qui l’a atteinte ?
- Lorsque l’on veut aller où l’on veut, pourquoi se contenter d’aller tout droit ? pourquoi suivre un chemin ?
- Lorsqu’on est sûr de ses capacités, que l’on sait atteindre la cible sans effort, on finit par manquer d’attention.
- Cette phrase me fait penser à quelqu’un qui essaie de faire du mal à plein de gens, mais qui n’y arrive pas. Il essaie de leur faire du mal intérieurement, mais les personnes en face de lui vont ne faire qu’ignorer ses méchancetés.
- Elle nous rate parce que cette attaque ne nous fait rien.
- Celui qui excelle en tir n’a pas forcément besoin de toucher la cible
Quel était votre visage avant la naissance de vos parents ?
- Demandes-tu à la nuit quand elle a vu le jour ? à la mort quand elle a pris vie ? Mes parents étaient nés avant leur naissance. Mon visage était tous les visages et aucun visage. Il était le visage de tout visage, mais tout autant leur non-visage.
- Je porterai le visage de mes grands-parents.
- Nous étions des âmes pures qui attendent d’être représentée.
- Notre visage raconte une histoire. Bien qu’il soit fabriqué de visages déjà existants, il est toujours unique. Il ne raconte pas que l’histoire de nos ancètres, mais avant tout la nôtre.
Lorsqu’il n’y a plus rien à faire, que faites-vous ?
- Alentour, il y a du bruit dans le silence, de la vie dans la mort, de l’impatience dans la patience, et quelque chose dans rien. Mais aussi rien dans chaque chose, patience dans l’impatience, mort dans la vie et silence dans le bruit.
- Ne rien faire est justement faire.
- J’écoute le silence autour de moi.
- Si nous n’avons plus rien à faire, nous mourons.
- On est dans une société où prime le rendement. On doit toujours faire quelque chose. Lorsqu’il n’y a plus rien à faire, je ne fais rien.
- Je décide d’aller dormir.
- Je me pose, j’observe le monde, le silence qui m’entoure, je laisse mes pensées se déplacer. J’écoute les respirations, je me recentre et me reconnecte. L’ennui de ne rien faire devient essentiel.
- Je décide juste de dormir ou de rester dans mes pensées profondes.
- Il y en a qui s’en foutent.
- Au final, s’il n’y a plus rien à faire et que vous êtes conscient, il n’y a plus rien à faire pour vous.
- Je profite de ne rien faire. Quand cela se termine, je me repose, je joue et je profite.
- Je me pose, puis je réfléchis à ce que je peux faire et je le fais, puis tout revient au point de départ car il n’y aura plus rien à faire. C’est une boucle sans fin.
- On peut toujours dormir pour faire passer le temps.
- Nous pouvons toujours préparer la chose qui reste à venir.
Où va la lumière quand tu l’éteins ?
- Où éteins-tu la lumière ? où mets-tu fin à la vie ? où le ciel va-t-il sur terre ? Pourquoi m’interroger sur ce qui n’a pas de lieu pour être ? Ta question est dans ta question : l’oie qui ne voyage pas te répondra mieux que moi.
- Nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part, nulle part.
- Une fois éteinte, elle n’est juste plus brillante et n’attend que le moment déclencheur.
- Quand quelqu’un éteint la lumière, il y a un millième de seconde où cette lumière est présente et se demande : « Où pourrais-je bien aller ? » Puis la lumière reste dans la pièce, mais devient invisible.
- Elle part partout, elle est absorbée par toute la matière autour.
- Quand elle s’éteint, cette lumière qui faisait briller notre âme, on devient la noirceur de notre ombre.
- L’obscurité reprend sa place. La lumière n’a pas de cachette, elle disparaît comme un souffle, remplacé par le vide. Elle attend que tu appuies sur l’interrupteur.
- Elle s’enfuit au plus profond de nous. Quelques fois, on pense même l’avoir perdue.