La Théogonie d’Hésiode : une bonne synthèse – Le texte
Une traduction judaïque de la Bible : la Bible du Rabbinat
La traduction liturgique catholique francophone de la Bible
Points d’attention
- Contrairement aux mythologies babyloniennes, dans le récit biblique, Dieu d’appartient pas à la catégorie des dieux qui finissent par émerger du chaos. Il surplombe le chaos : les philosophes utilisent le concept de « transcendance » pour exprimer le fait que Dieu n’appartient pas à l’ordre de réalité auquel appartiennent le chaos et les dieux qui en émergent.
- Le verbe « créa » traduit le mot « bara ». Le choix du passé simple désigne une action achevée dans le passé, mais l’hébreu ancien ne connaît pas de temps du passé (voir cette page). Il exprime que l’action est soit accomplie soit inaccomplie. L’action de « créer » est ici présentée comme accomplie : autant dans le passé, le présent que le futur.
- « Bara » signifie « créer », mais aussi « séparer », « fonder » (voir cette page). C’est bien une action d’ordonnancement, de séparation, qui va être d’abord narrée dans le récit : Dieu « déchaotise », pour employer un néologisme.
- Une fois le chaos déchaotisé, la vie peut apparaître (sinon c’est invivable). La journée hébraïque débute par le soir et s’achève par le matin : Paul Claudel, grand poète et dramaturge français qui a écrit des milliers de pages de commentaires bibliques, interpète cette particularité comme exprimant la domination de la lumière sur les ténèbres grâce à l’action créatrice de Dieu, la domination de l’ordre vivable sur le chaos invivable. Quelle que soit la nuit que l’être humain traverse, elle s’achèvera sur un matin créé par Dieu.
- Si l’être humain est créé comme maître des animaux, cela ne peut avoir le sens d’une autorisation à les détruire puisqu’au verset 22 Dieu bénit les animaux en leur promettant fécondité et multiplication sur toute la terre. Rachi, un rabbin du moyen-âge ayant vécu à Troyes en Champagne, interprète ainsi la bénédiction données aux animaux du ciel et des mers, mais pas à ceux de la terre : « Eloqim les bénit Etant donné qu’on les élimine, qu’on les capture et qu’on les mange, ils avaient besoin d’une bénédiction (Beréchith raba 11, 2). Les bêtes sauvages, elles aussi, auraient eu besoin d’une bénédiction. Il ne les a cependant pas bénies, à cause du serpent qui allait plus tard se faire maudire, afin que celui-ci n’y soit pas inclus.«
- L’être humain est un vivant d’un autre ordre que les autres vivants : il est créé à l’image de Dieu, selon sa ressemblance (les premiers intellectuels chrétiens appelés « Pères de l’Eglise » comprendront souvent de la façon suivante « l’être humain est créé à l’image de Dieu en vue de lui ressembler » – introduisant donc une dynamique)
- Le verset 29 est souvent interprété par des auteurs chrétiens de la façon suivante : la communion d’amour à laquelle sont appelés l’homme et la femme dans le mariage est à l’image de la communion trinitaire que vit Dieu, que vit la « Trinité » (Le Père, le Fils et le saint Esprit)
- Une interview du bibliste André Wénin au sujet des deux récits de la créations de l’être humain – Idem au sujet de la création de la femme – Idem au sujet du récit de la création– Idem au sujet du serpent