Cinématographiquement…
- Je trouve ça bien que les deux meurent à la fin. Ainsi, il ne mourra pas de tristesse si lui état resté en vie vu qu’il était fou d’elle.
- Un homme qui quitte tout pour une femme est plus ou moins banal dans notre société, mais brûler une voiture, en noyer une autre, etc, ça n’est pas si commun.
- Après pour vraiment aimer le film, il faut aimer ne pas tout comprendre et savoir ne pas se poser de questions sur le comment du pourquoi.
- Les scènes sont juste assemblées sans vraiment de transitions. On dirait même qu’il n’y a eu aucun effort de montage. Certainement que le réalisateur voulait sembler incomplet, sans cadre fixe qui nous tienne en nous ancrant dans le film. Finalement on est assez détaché du film, un peu comme Ferdinand semble détaché de tout. Le but du film alors serait de se sentir comme le personnage principal ? Détaché de tout ?
- Il n’y avait pas beaucoup de sens et de logique. Par exemple, il y avait beaucoup de moments où Ferdinand et Marianne se disaient des mots aléatoires sans avoir de logique dans leur conversation.
- J’ai aussi remarqué que l’explosion n’était pas proportionnelle à la quantité de dynamite.
- Malgré que je me suis ennuyée, j’ai apprécié regarder les paysages du sud de la France. (…) En conclusion, je trouve ce film ennuyant, incompréhensible et choquant, mais j’imagine que, pour certains, ces caractéristiques font de celui-ci un chef d’œuvre. « Les déchets des uns sont les trésors des autres. » Je suis une grande penseuse, mais je n’aime pas penser devant un film.
Aliénation
- Je trouve qu’on se fait souvent manipuler avec des mots.
- Personnellement, le moment qui m’a fait réfléchir, c’était quand Ferdinand et Marianne jouaient à imiter. Ferdinand était un capitaine de bateau ou un pilote d’avion américain. Et Marianne, elle faisait une femme chinoise. J’ai trouvé cette scène très dérangeante. Dans le sens où elle est terriblement raciste.
- Du début jusqu’à la fin, Ferdinand me laisse à penser qu’il cherche désespérément un sens à sa vie. (…) Le sens de sa vie est médiocre selon moi, il avait tout pour être heureux au début, mais cela ne lui suffisait pas à lui, est-ce ça la vie ? Ne jamais être satisfait ? Je pense aussi que de toute manière l’être humain n’est jamais satisfait, jamais heureux. Le sens de la vie en général se résume à naître, grandir, aller à l’école, trouver un travail, puis une/un partenaire, fonder une famille, vieillir et enfin mourir. Mais pour Ferdinand, ce n’était pas sa voie ni son envie. Si la vie se résume à ça, c’est très déprimant, donc je comprends qu’il ait eu envie de plus. Le sens de la vie selon moi est avant tout de la vivre et de ne rien regretter au maximum.
- Le film me fait réfléchir sur le personnage de Pierrot. Selon moi, c’est un personnage torturé et en pleine confusion, pensant savoir où il va, mais en fait non. (…) J’étais comme Pierrot (…) Mais la nature des événements n’était pas la même. La preuve, je suis là à vous parler or que lui est mort.
- Dans le film, elle dit : « Moi, je sais que je t’aime, mais pour toi, je ne suis pas si sûre. » Ferdinand lui répond : Si Marianne, si. » Mais peut-on réellement s’aimer comme au premier jour jusqu’à la mort ? Pour moi, je pense que oui, mais c’est rare.
- Il nous montre aussi que l’amour peut être mauvais, car, par exemple, il l’a tuée, car il l’aimait. Pas par envie de meurtre, puis il s’est suicidé aussi par amour. On se suicide à cause d’un mal-être, il était aussi mal, mais c’était dû à l’amour qu’il portait pour Marianne, il ne voulait (peut-être ne pouvait) continuer à vivre sans celle qu’il aimait.
- Ils deviennent « fous », ils osent des choses. Ils font ce que beaucoup ne font pas et ne prennent pas le risque. Vivre qu’une fois. (…) Ils ne sont plus « manipulés » par cette société. (…) Du point de vue religieux, cela ne les inquiète pas d’être en plein délit, de tuer… car il dit « non à Dieu », donc non crainte de Dieu, le péché, peu importe.
- Est-ce que l’argent mérite tant de sacrifices ? Les hommes pourraient rendre à l’argent sa valeur de base, c’est-à-dire rien. De cette manière, ils seront capables de vivre librement. (à propos de la destruction de la valise pleine de dollars)
- Comme quand Ferdinand pose la dynamite sur lui pour ensuite allumer et se faire exploser, il le fait comme s’il ne s’en rendait pas compte. On remarque donc qu’à ce moment-là, l’émotion de tristesse le succombe et passe avant la réflexion et, quand la mèche est allumée, le cerveau réfléchit plus vite, la raison revient et c’est à ce moment-là qu’il refuse de mourir.
- On est aliéné par l’argent. (…) Dans le film, l’amour prend le dessus.
- Les personnages semblent libres et ils vivent leurs vies sans contraintes. Ils se libèrent de leurs quotidiens.
- J’ai d’ailleurs plus l’impression qu’il se prend pour un intellectuel, plus qu’il ne l’est. En soi la démonstration de son intellect ne se fait que par les livres qu’il lit (ou écrit) et qu’il ne fait que citer ou à qui il fit référence. (…) Elle préfère la réalité : le ciel, la mer. Ce qui je trouve lui donne plus d’authenticité, elle est juste elle-même et ne se cache pas derrière une pseudo intellectualité.
- Donne à penser à l’Étranger d’Albert Camus, à l’exception qu’ils sont deux. Marianne et Ferdinand sont des personnages qui semblent être dépourvus de morale, étrangers à la société.
- Si on se sent emprisonné dans notre propre vie, on ne pourra la rendre belle et elle sera triste, négative.
- Personnellement, je trouve qu’il ne semble pas l’aimer en retour et qu’il a juste fui sa femme et son enfant au début.
- Même si la vie est triste, elle le devient moins (…) quand tu veux réaliser tes rêves et qu’il n’y a personne pour t’en empêcher.
- Je préfère Ferdinand à Marianne, car je trouvé qu’elle était chiante. Elle appelle toujours Ferdinand « Pierrot » alors qu’il lui dit « Je m’appelle Ferdinand » en s’énervant de plus en plus. Puis elle vient lui demander s’il l’aime. Je trouve cela agaçant pour lui.
L’amour
- Vu que tellement il y a d’amour entre ces deux personnes, cela peut devenir un amour toxique, c’est-à-dire qu’une des deux personnes va rendre malheureuse l’autre.
- Mais ce qui a retenu mon attention, c’est le fait qu’il s’est suicidé. Je pense qu’il regrettait le fait de l’avoir tuée et qu’il voulait être avec elle « au paradis ». Est-ce qu’il voulait qu’elle reste avec lui pour toujours, ou voulait-il juste en finir avec cette relation.
- Ce film montre que, malgré l’amour, être amoureux peut « détruire » l’autre, ils s’aiment tellement qu’ils en deviennent violents. (…) Je pense que ce film, Pierrot le Fou, fait passer un message, le voici : « si on aime vraiment une personne, il faut savoir vivre sans. »
- Pour moi, dans un réel amour, l’ennui n’existe pas. (…) Car l’ennui est la solitude, on ne peut pas s’ennuyer en étant bien accompagné, mais on peut s’ennuyer en étant mal accompagné.
- Ils vivent l’amour sans se soucier du lendemain, surtout Marianne. Elle ne se questionne pas sur l’avenir et profite de l’instant présent. (…) Aujourd’hui, elle pourrait être folle amoureuse, demain elle pourrait détester, mais cela n’importe que peu, car son amour sera toujours sincère.
- Ce film nous montre que l’amour peut soit être sérieux soit être pris comme un jeu.
- Le film dégage un sentiment fort, qui est l’amour. Mais il m’a permis de remarquer que chaque personne a une façon différente de montrer l’amour qu’ils portent en eux. Je me pose donc la question : pourquoi ne sommes-nous pas pareils pour dévoiler nos sentiments envers la personne qu’on aime ?
- Pour moi, quand Ferdinand se fait exploser, c’est plus par amour, donc pour rejoindre sa bien-aimée, même si c’est celui-ci qui a causé sa mort.
- On voit Marianne dire à Pierrot « Je t’aime ». (…) Mais ensuite on la voit le tromper à plusieurs reprises. Est-ce que ça voudrait dire qu’elle lui a menti en sachant que ce mot représente beaucoup de choses ?
- L’amour nous rend aveugles.
- Qu’est-ce qu’un véritable amour ? (…) Un vrai amour, c’est une personne et pas deux.
- Qu’est-ce que l’amour ? (…) On donne de soi à l’autre, une partie de nous-mêmes, mais jusqu’à quel niveau ? Où est la limite ? (…) Tuer par amour ? (…) Je trouve que cela montre bien que l’amour est un sentiment fort et inexplicable, aussi puissant et féroce que la partie de soi qu’on donne ou qu’on laisse à l’autre.
- Parfois, « la seule chose intéressante, c’est le chemin que prennent les êtres. » Justement, le chemin n’est pas toujours droit, il y a des embouchures [NDLR lapsus pour « embûches »], mais il faut savoir les surmonter. Cela représente bien l’amour. (…) Il la tuera et lui par la suite, mais peut-être pour l’avoir près de lui. Est-ce l’amour qui lui a fait faire cet acte.
- Pierrot le Fou. Une histoire d’amour et de mort. Je me demande alors si l’amour et la mort ont un lien. (…) Je me demande alors si on sait que l’amour et la mort ont un lien, est-ce que ça vaut vraiment la peine d’aimer ?
- Doit-on souffrir par amour ? (…) Donc accepter de souffrir uniquement si l’autre aussi souffre revient en quelque sorte à vouloir l’égalité, parce que souffrir seul ne serait pas juste sauf si on ne peut pas attendre de justesse [NDLR lapsus pour « justice » ?], quand il s’agit de souffrir.
- Est-ce cela l’amour ? Au fil du temps, en avoir de plus en plus marre de l’autre ? (…) Et de tuer et de suivre l’autre dans la mort ?
- On a pu constater qu’il y avait de l’amour entre les deux personnages principaux. Par contre, il n’y en avait pas tout le temps.
- Un côté positif du film : il montre tous les côtés du couple. Les bons : ils sont partis avec très peu d’argent pour prouver que l’amour a le plus de valeur. Les mauvais : Marianne s’ennuie fortement avec Ferdinand, car il ne s’occupe pas assez d’elle. Il est préoccupé par ses poèmes et ses livres, donc elle part.
- Par moment, je pensais que c’était Marianne qui aimait Ferdinand, parfois je pensais que c’était lui qui aimait Marianne et parfois je pensais qu’ils s’aimaient réciproquement.
- Le film donne à penser que peu importe les épreuves que l’on pourrait rencontrer en couple, si on aime la personne avec qui on est, on se retrouvera et s’aimera toujours.
- Marianne lui disait « je t’aime », mais Ferdinand, lui, l’aimait réellement.
- Dans un second temps, le film donne à penser que la valeur de l’amour annihile presque toutes les autres valeurs, comme celle de l’argent, par exemple.
Questions philosophiques, spirituelles
- Sommes-nous des humains qui sont faits de rêves et c’est comme ça qu’on existe. Les rêves sont faits de magie et des étincelles. C’est pour ça qu’à la moindre lumière dans notre vie, on y croit.
- On peut aussi comprendre que tout est beau dans les rêves, tout est beau dans les mots. Chaque mot est beau, cela dépend juste de comment on le dit, et même la mort et la vie sont belles, chacune à leur façon.
- La liberté est à la base de notre existence.
- Aucun humain ne se tuera s’il a l’occasion de se sauver.
Romantique… tragique… absurde…
- Moi, j’ai été interpellé lors de ce moment, car le suicide est un sujet tabou malgré son degré de gravité et qu’on n’en parle pas assez, selon moi. (…) Si le regard des gens est toujours important pour toi, c’est que tu n’es pas prêt à mourir. Par rapport à la réponse à ma question « Comment l’humain est amené à se suicider ? », ma réponse est que l’humain qui décide de se suicider
– ne possède pas une stabilité mentale
– n’a pas confiance en soi
– n’est pas assez courageux. - Je comprends Marianne, car je pense qu’elle a l’impression que sa vie est monotone, qu’elle fait toujours la même chose. Je pense qu’elle a l’impression qu’elle n’a pas tout vu dans ce monde, elle se sent peut-être comme dans une prison, l’impression d’avoir une routine qui s’installe au fur et à mesure du temps, de toujours avoir la même tête, les mêmes habits… (…) Je pense que beaucoup de personnes ont l’impression d’avoir une vie de merde.
- On peut dans une seule scène passer du rire aux larmes. En décidant de fuir leur quotidien, Marianne et Ferdinand vivent en totale liberté. Malgré leur amour impossible, ils cherchent par tous les moyens de trouver une façon d’exister et d’essayer de vivre leur vie comme dans un roman même si la réalité les rattrape très vite.
- Quand ceux-ci se retrouvent que tous les deux sur une île, seuls dans un coin désertique, ils n’en profitent pas et restent là seulement que quelques jours alors qu’ils sont plus ou moins sains et saufs, car les méchants ne les ont pas trouvés. Mais Marianne « s’ennuie » et veut une vie active, alors ils repartent à l’aventure et continuent à faire des choses absurdes. (…) Aimer fait faire des choses absurdes, même mourir peut être quelque chose d’absurde quand on est prêt à tout pour la personne.
Moralité
- Toutes ces parties-là du film peuvent nous permettre de se mettre à la place du personnage et de réfléchir à pourquoi il a fait ça ou qu’est-ce que j’aurais fait à sa place.
- Ils tuent sans raison (…) mais tout se paie (…) ils mourront. C’est une sorte de karma.
- Ils escroquent des gens ensemble, les tuent pour de l’argent (…) ils ne vivent pas dans le « consentement » de Dieu. (…) Je me demande comment peuvent-ils penser vivre pleinement libres alors qu’en fait, ils sont accrochés au mensonge, trahison tromperie ?
- L’amour peut pousser à faire n’importe quoi. (…) il rend insensible au monde extérieur, mais quand la réalité refait surface et que l’on se rend compte de ce qu’on a fait, l’amour peut rendre fou.
- Mais ce qui est troublant, c’est qu’il ne retourne pas auprès de sa femme, peut-être parce qu’il ne veut pas admettre qu’il a commis une grave erreur et qu’il pense qu’il ne pourra pas la réparer.
La Vie
- Pour Ferdinand, il dit que ça le rend triste que la vie est différente de la vie dans le roman (livre) et celle de tous les jours. Je trouve qu’il a raison. Dans les livres, les relations amoureuses sont toujours embellies, tout est parfait. Ils n’ont pas de soucis comme les personnes qui vivent tous les jours, l’une avec l’autre.
- Marianne, j’ai l’impression que les sentiments qu’il éprouvait envers elle à l’époque se sont réveillés mettant en sourdine ceux envers sa femme.
- Elle n’a pas pour objectif de finir sa vie avec Ferdinand, le seul but de Marianne est de vivre des émotions. Ferdinand, lui, a pour but de juste exister.
- Ils vivent sans remords parce qu’après tout c’est la vie. (…) Ils sont libres, amoureux et sans Dieu. C’est la vie ! (…) Comme dans les rêves, ils font ce qu’ils désirent.
- Je poursuis l’idée que l’amour est un sentiment fort et qu’il faut profiter de la vie.
- L’existence est soulignée dans ce film : vivre, exister, parler, sentir des émotions, rêver, écouter. Tous sont placés dans le film pour nous apprendre à ne pas regretter et à vivre l’instant présent. La beauté et la mocheté de la vie sont partagées. Pour qu’on puisse voir que la vie n’a pas à être parfaite, mais juste à être appréciée par la personne. « Ah ! la vie est peut-être triste, mais elle est toujours belle, parce que je me sens libre.
Rien ?
- Dans le film, la mort et l’amour sont relativement proches : à chaque meurtre, ils se retrouvent comme soulagés et rapprochés. (…) Pourtant l’amour finira par apporter la mort. (…) Mais pourquoi ? Il y a tellement d’autres possibilités : prendre le large avec l’argent, refaire sa vie, mais non la mort est le chemin choisi.
- L’amour leur a provoqué la mort, la joie, la peur… Marianne et Pierrot veulent exister et vivre ! Or, Marianne, au fur et à mesure, mourra de l’intérieur, elle s’ennuie.
- Quelle notion de la mort peut-on avoir après avoir vu ce film ? (…) Dans ce film, la mort est partout et nulle part. (…) Ce qui importe au final, c’est que l’on meure de quelque chose à la fin.
- Ferdinand trouvait la vie triste, mais belle, car il était libre. À la fin il se suicide : son sentiment de liberté de la vie devrait être parti, mais au final n’était-ce pas la mort la véritable liberté ?
- Pierrot le Fou pourrait nous faire penser que le monde est foutu et que l’espèce humaine est stupide (…) tous les héros meurent et de manière stupide, comme avec cette tentative de suicide avortée, mais qui finira quand même par atteindre son but. (…) La thèse majeure de ses films pourrait être le fait que les humains cherchent toujours un sens alors qu’il n’y en a pas.
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Les réactions des élèves de quatrième (dans le cadre de l’UAA en Français)